Une fermeture décidée sans arrêté de mise en péril
En 2018, l’espace thermoludique de Caleden a fermé sur décision de Didier Achalme, Président Directeur Général de la SAEM Caleden, sans qu’aucun arrêté de mise en péril n’ait été pris. Sept ans plus tard, alors qu’une réouverture est enfin annoncée pour la fin octobre, le bilan dépasse la simple histoire d’un chantier interminable : il pose une question de fond, celle de la place des hommes politiques à la tête de sociétés qui engagent l’argent public.
Une gestion qui n’aurait pas tenu dans le privé
Dans quelle autre entreprise aurait-on pu voir pareille gestion sans que les autorités fiscales, sociales et administratives ne se précipitent pour demander des comptes ? Dans le privé, un patron qui laisse filer 10 millions d’euros d’investissements initiaux, qui empile les prêts – comme ces 700 000 euros consentis par le Conseil Départemental pour deux ans seulement – et qui multiplie les chantiers faits, défaits et refaits, se verrait rapidement rappelé à l’ordre par l’URSSAF, les impôts ou la TVA. Une telle entreprise, incapable de fonctionner pendant sept années, aurait déjà fait l’objet d’une liquidation judiciaire. Ici, rien : l’argent public coule, et les responsables ne rendent de comptes à personne.
Quand demander des comptes devient un crime
Poser des questions sur l’usage des fonds publics est devenu un acte subversif. On vous colle une étiquette d’adversaire politique, on vous boycotte, on vous accuse de « méthodes mafieuses » alors que tout a été dit et fait au grand jour. On en vient à se demander où se nichent vraiment les méthodes douteuses.
Sept années de chantier, pas de plan thermal… et des fonds qui interrogent
Une procédure judiciaire avait été initiée par la SAEM Caleden contre les artisans, architectes et assureurs, avant d’être mystérieusement stoppée. Pourquoi ? Comment ? Personne ne le sait. Pire encore : des fonds auraient été obtenus à la suite de cette même procédure. Si elle a été arrêtée, d’où vient alors cet argent supposé ? Et surtout, où est-il passé ? Un chantier interminable, quand on se souvient que Notre-Dame de Paris a été reconstruite en cinq ans. Les habitants, eux, ont perdu leur eau chaude en 2003, au bénéfice de Caleden, avec la promesse d’un essor économique jamais venu. Une double spoliation : celle de la chaleur, et celle de la prospérité.
Les oubliés : commerçants, hôteliers, restaurateurs
Pendant sept ans, personne n’a pris la peine d’aller voir les commerçants, hôteliers, restaurateurs ou loueurs pour leur demander comment ils allaient. Aucune aide, aucune concertation. Le silence pour seule réponse à leurs difficultés.
Assurances, promesses recyclées et muselage des voix
L’assurance dommages-ouvrage, pourtant prévue pour ce type de sinistre, n’a jamais été correctement activée. Certains courriers sont même partis à la mauvaise adresse. Plutôt que de résoudre les problèmes, la SAEM a choisi les procédures et l’opacité. Et à chaque échéance électorale, les mêmes promesses : « Caleden va rouvrir bientôt. » Des promesses recyclées, usées jusqu’à la corde. Ceux qui ont osé questionner la gestion ont été marginalisés. Le débat citoyen a été remplacé par un monologue institutionnel.
Le hasard du calendrier électoral
Sept années de fermeture, et soudain une réouverture annoncée quelques mois avant les municipales et sénatoriales de 2026. Les coïncidences ont parfois un sens de l’humour très particulier.
L’argent public, c’est notre sueur
Cet argent, ce sont les impôts de tous : les heures dans les champs, dans les ateliers, à l’hôpital, dans les casernes. Chaque euro dépensé est le fruit d’un effort réel, pas d’une subvention abstraite. Ceux qui le dilapident devraient rendre des comptes avec la même rigueur que celle qu’ils exigent des contribuables.
Quand les politiques s’improvisent patrons
Beaucoup de ces responsables publics n’ont jamais géré une entreprise. Ils ne savent pas ce que signifie risquer son argent, son sommeil ou son équilibre pour payer ses salariés, ses charges, ou sa TVA. Pour eux, l’argent public semble inépuisable. Ils parlent, inaugurent, coupent des rubans… mais n’assument rien.
La fidélité des curistes grâce aux équipes de soin
Malgré tout, les équipes de soin ont tenu bon. Ce sont elles qui ont gardé la confiance des curistes, revenus année après année, non pas pour les promesses politiques, mais pour la qualité de l’accueil, la gentillesse et le professionnalisme du personnel.
Une réouverture temporaire avant la relance définitive
Caleden s’apprête à rouvrir dans son intégralité, mais temporairement : une étape avant la relance prévue pour mars 2026. Un test grandeur nature, essentiel pour les équipes, les curistes et la ville, qui vit au rythme de son thermalisme.
Un espoir de renouveau avec un nouveau directeur
Bienvenue à Jean-Jacques Many, nouveau directeur de Caleden. Espérons qu’avec lui, le dialogue reprenne enfin entre les investisseurs, les habitants et les acteurs locaux. Et que le Conseil Départemental, actionnaire majoritaire, mette un véritable coup d’accélérateur sur la communication. Après sept ans de silence, il va falloir convaincre les visiteurs de revenir.
Caleden a encore une chance d’écrire une nouvelle page — à condition qu’elle ne soit pas dictée par le calendrier électoral.