Le Cantal Ink au point mort : mon droit de réponse au maire de Chaudes-Aigues

Le 10 juillet 2018, le journal La Montagne publiait un article titré Pourquoi le Cantal Ink ne reviendra pas de sitôt et accessible en ligne. Mon épouse Cécile et moi-même y dénonçons, une nouvelle fois, le manque de soutien au niveau local – y compris à Chaudes-Aigues même. Le maire de Chaudes-Aigues, René Molines, a objecté certains éléments rapportés dans l’article. Voici le droit de réponse que j’ai adressé au quotidien à destination de l’élu.

Ce qu’a déclaré le maire

Je n’ai jamais dit que je ne voulais pas du Festival du Tatouage. Au contraire, on a toujours tout fait pour qu’il ait lieu, et je regrette son absence. Si tout le monde y avait mis du sien, il se serait déroulé… mais maintenant, je sens que cette histoire est devenue personnelle. Je suis accusé nommément, c’est le Festival contre René Molines. Pourtant, le tourisme, comme l’économie, ce ne sont pas les compétences de la commune, mais celles de l’intercommunalité. Mais quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage…

Ce que je souhaite lui répondre

Mais pourquoi le maire se compare-t-il ainsi à un animal enragé ? Coupons court à toute ambiguïté : non, nous n’essayons pas de nous débarrasser de qui que ce soit, comme le sous-entend le proverbe qu’il emploie.

La métaphore est d’autant plus hasardeuse que c’est bien M. Molines qui, porté par un autoritarisme certain, a fait en sorte de se débarrasser du Festival.

Le maire a raison sur un point : il n’a, en effet, jamais dit qu’il ne voulait pas du Cantal Ink. Mais il n’a jamais ouvertement dit qu’il en voulait, ni ne nous a jamais contacté pour tenter de trouver des solutions pour sauver l’un des événements les plus marquants du calendrier caldaguès. Pis encore : son comportement en réunion et sur le terrain fut à plusieurs reprises difficilement gérable.

Le maire affirme que ce n’est pas la commune qui gère les dossiers liés à l’économie et au tourisme. Déclarer une telle chose revient à se débarrasser du bébé avec l’eau du bain.

Nous – comprendre : Cécile Chaudesaigues et moi-même –, c’est avec la commune de Chaudes-Aigues que nous avons eu affaire ces sept dernières années. Ainsi, même si la communauté de communes a pris le relai sur de nombreux dossiers, il n’en reste pas moins que pour les facteurs d’ordre logistique et technique, pour la sécurité ou encore pour l’installation du Festival, c’est avec la mairie de Chaudes-Aigues que nous aurions traité.

D’autant que la communauté de communes, sous sa forme actuelle, n’est en place que depuis quelques mois. De fait, elle ne pouvait pas être en charge du Festival du Tatouage 2018, puisque chaque édition nécessite un an de travail en amont.

Le maire nous parle d’intercommunalité ? Nous espérons sincèrement qu’un certain nombre de décisions importantes reste aux mains de notre commune ! En effet, la communauté de communes, avec la meilleure volonté du monde, ne peut pas traiter tous les dossiers de toutes les communes faisant partie de cette entité. Les volets culturels, événementiels ou locaux sont certainement encore traités par les mairies concernées.

Nous avons passé sous silence des comportements à la limite de l’acceptable de la part de M. Molines et de la part de certains de ses conseillers, dans un seul but : ne pas donner, justement, l’impression d’une affaire personnelle. Pour privilégier les arguments de fond et les vrais sujets pour notre village, plutôt que les attaques ad hominem.

Malheureusement, l’inverse nous semble (nettement) moins évident. Entre un premier permis de construire notre restaurant à Chaudes-Aigues refusé pour des raisons fallacieuses, et un désintérêt funeste pour le Cantal Ink et ses retombées médiatiques et économiques, nous avons l’impression qu’une vendetta existe bien à notre encontre.

Nous ne pouvons que déplorer que, dans un si petit village plein de promesses, le bien commun ne passe pas avant les intérêts particuliers.

@Photos : Jérôme Mauraisin