Ce qui a été dit lors du débat d’idées du 20 mars 2018 à Chaudes-Aigues

Dans le cadre de sa Tournée des bourgs, le journal régional La Montagne a organisé un débat d’idées à Chaudes-Aigues au mois de mars 2018. Tatouant à Avignon, je n’ai pu y assister, mais mon épouse Cécile y était et a dit tout haut ce que beaucoup pensent tout bas. Voici ce qui a été entendu.

Un casting éclectique pour évoquer l’avenir de Chaudes-Aigues

David Allignon s’est fait le fidèle rapporteur de la rencontre ayant réuni plusieurs acteurs de Chaudes-Aigues au pub Lou Gallic de Biche. Dans son article titré Chaudes-Aigues (Cantal), "la belle endormie" et accessible gratuitement en ligne dans son intégralité, le journaliste pour La Montagne restitue les propos tenus par Fabienne, intermittente du spectacle, Bernard, hôtelier, Selim, boucher, Valérie, curiste, et Cécile, actrice majeure du studio de tattoo Graphicaderme du village, du Festival du Tatouage et, bientôt, du restaurant Pain, Vin, Fromages.

Pourquoi est-ce que les jeunes s’en vont ?

Pour les intervenants, le constat est le suivant – et je le partage : Chaudes-Aigues est "une ville au potentiel économique, touristique indéniable mais […] sous-exploité". Bernard évoque l’une des conséquences de cette sous-exploitation : "Il faudrait que plus de monde, surtout les jeunes, reste au village. Pourquoi est-ce qu’ils s’en vont ? Parce qu’ils n’ont plus de boulot. Même si d’autres personnes sont arrivées, comme Serge Vieira et Stéphane Chaudesaigues, l’établissement thermal est là pour nous faire vivre, faire renaître Chaudes-Aigues". Une observation corroborée par Fabienne, arrivée il y a un quart de siècle et qui voit "les magasins fermer l’un après l’autre". Pour elle, "il n’y a aucune volonté d’aider des jeunes à reprendre des commerces".

Très impliquée dans la vie du village, Cécile est consciente des points forts de Chaudes-Aigues. Elle affirme : "Nous habitons un village thermal qui a beaucoup d’atouts mal ou pas exploités du tout. Le casino, par exemple, est moribond. Les trois quarts de l’hôtel sont fermés. Pourtant, l’immeuble est magnifique. C’est vraiment dommage car c’est un produit d’appel que l’on est en train de perdre".

L’eau s’infiltre rapidement dans l’échange. Pour Selim, "on a les eaux les plus chaudes d’Europe et personne ne le sait !" Il regrette que cette manne, coulant d’une source représentée sur l’affiche de chaque édition du Cantal Ink, ne soit pas "mieux exploitée pour le tourisme". "Cette eau chaude, on ne la voit pas !", scande Fabienne. Quant à Pierre, il préconise de "remettre les fontaines en service", comme je le suggérais moi-même lors d’un récent billet sur ce blog.

Des touristes qui viennent plus fréquemment et restent moins longtemps

Au-delà de l’eau, c’est le manque de projet à moyen et long termes que déplore Cécile. "Ce qui pèche peut-être aussi avec les commerces, c’est qu’ils ne sont pas ouverts tout l’hiver", déplore-t-elle, listant quelques exceptions. "Ici, on fonctionne encore au rythme des saisons". Pourtant, "les touristes ne fonctionnent plus comme ça" aujourd’hui. "Ils viennent plus fréquemment et restent moins longtemps. Résultat, pour manger ou se loger, puisque l’hôtel du Ban est occupé par les curistes, ils sont obligés d’aller à Saint-Urcize, Nasbinal et Laguiole où, d’ailleurs, il n’y a ni eau chaude, ni cinéma, ni piscine, ni cité thermale, et pourtant, ça cartonne !". Un regret réel pour un village où, comme l’explique Valérie, "l’ambiance est hyper familiale, le personnel très détendu" et l’accueil, "extraordinaire". Et cela, ce ne sont pas les festivaliers des cinq éditions du Cantal Ink qui la contrediront

Un souffle nouveau sur la mairie de Chaudes-Aigues ?

Pour cette même Valérie, résidente du département d’Indre-et-Loire mais curiste à Chaudes-Aigues, le bourg jouit d’un patrimoine "incroyable" et ce, "sans compter les moyens culturels". Elle prévient : "Chaudes-Aigues me fait penser à la ville de Loches, où j’habite. Il y a 20 ans, on l’appelait "La belle endormie". Puis on a eu un maire dynamique, qui s’est battu pour avoir des subventions. Il a fait aussi des petites choses qui n’ont pas coûté des cents et des mille. Et depuis, les touristes s’arrêtent". De quoi, deux ans avant les élections municipales, apporter de l’eau – de source – au moulin caldaguès…