"Bop John, croisé du tatouage" : le portrait de France 3

Le 24 novembre 2018, dans le sillage du premier code de déontologie du tatouage et de la première concertation sur le sujet, France 3 s’est intéressée à Bop John, tatoueur iconique du paysage français, vieil ami, et pourfendeur des ambages et des circonvolutions.

"Si on est un artisan, on fait tout"

"Ce tatoueur que ses détracteurs peuvent taxer également de réactionnaire ou de visionnaire" est un "croisé du tatouage", annonce France 3 dans les premières lignées de son portrait, baptisé "Pas de style, que de l'excellence". Dans ce titre, aucune attaque de la chaîne de service public – tout au contraire. Yacha Hajzler reprend une citation livrée par le tatoueur à la journaliste au cours de l’entretien :

Je n’ai pas de style, il faut arrêter avec le style. Pour quoi faire ? Pour se la péter ? Dire : "Moi j’excelle dans le portrait, moi dans l’ethnique" ? Non. Si on est un artisan, on fait tout. Dans le temps, tous les ateliers de peinture, d’ébénisterie, il n’y avait pas de signature. Pas de style, que de l’excellence. On engage le nom de l’atelier, donc on ne fait que du bon. À la Renaissance, les premiers m’as-tu-vu ont voulu mettre leur signature, c’est parti en cacahuète.

"Tu te les mets dans le c**, tout simplement"

Fort de ses 4 années passées à siéger à l’AFNOR (l’Association française de normalisation, qui participe à la création de normes européennes sur le tatouage), Bop John s’arrête sur le fond et sur la forme du tatouage contemporain, prenant l’exemple de la stérilisation du matériel, objet de virulents débats :

Un stérilisateur ne fonctionne jamais parfaitement. On n’est pas à l’abri d’une bulle d’air, qui va laisser vivre un prion ou un virus. On a dit ça à des mecs qui ont cinq boutiques à Paris, qui voulaient conserver les leurs parce que ça coûte 5000 euros. Ils ne veulent pas se remettre en question, ils n'ont pas le souci de faire les normes européennes pour les générations futures. Il y en a un qui me dit : "mais qu'est-ce que je vais faire de mes stérilisateurs ?" Ben tu te les mets dans le cul, tout simplement.

Expérience, hygiène, déontologie ou encore tarifs : le tatoueur berruyer livre un discours sans concessions – et bigrement rafraichissant – sur l’état et le devenir du tattoo. À lire et à partager !