Entre Cantal, Aveyron et Lozère : sur la route du goût vrai.

Il y a des terres où la cuisine n’a pas besoin d’effet de manche. Ici, entre Cantal, Aveyron et Lozère, les gestes suffisent.

La main, le feu, la terre. Le vent du plateau, la rugosité du granit, les silences de l’hiver. C’est dans ce décor brut que quelques tables dessinent une même idée du goût : sincère, enracinée, habitée. Ce n’est pas une compétition, c’est une fraternité.

De Laguiole à Chaudes-Aigues, en passant par Aumont-Aubrac, chacun travaille à sa manière la même matière : la nature, la mémoire, le temps.

Laguiole – Bras, la nature qui pense

Là-haut, à Laguiole, Sébastien Bras continue d’écrire dans le sillage de son père, Michel. On parle souvent de leur légende, de leurs deux étoiles, mais ce qu’on oublie parfois, c’est la douceur.

Dans le gargouillou, ce plat devenu presque mythique, il y a la patience d’un cueilleur, la sensibilité d’un peintre. L’assiette respire, comme si la nature elle-même s’y reposait un instant.

Aumont-Aubrac – Attrazic, la lucidité du terroir

Un peu plus loin, à Aumont-Aubrac, Cyril Attrazic parle avec justesse. Sa cuisine ne s’agite pas : elle s’enracine. Il défend les circuits courts, la terre lozérienne, le travail bien fait. Dans ses plats, on sent le respect des saisons et des gens. Ce n’est pas une cuisine de chef, c’est celle d’un homme de sa terre. Deux étoiles, oui, mais surtout une éthique.

Chaudes-Aigues – Vieira, la poésie du feu

Chez Serge Vieira, au Château de Couffour, la nature n’est pas décor, elle est complice. Son feu n’était pas celui qui brûle, mais celui qui éclaire. Aujourd’hui encore, sous la direction de Marie-Aude Vieira et Aurélien Gransagne, la maison garde ce souffle-là : la précision, la pudeur, l’émotion. Deux étoiles, une Étoile verte, et une philosophie intacte.

Gourmet & Glouton – L’auberge comme on l’aime

Et puis il y a notre maison, en contrebas du village, rue Notre-Dame d’Août. Gourmet & Glouton. Rien à voir avec un château ou une table étoilée : ici, c’est la chaleur du bistrot, la fumée de la truffade, la viande d’Aubrac qui chante dans la poêle.

Avec Cécile, on n’a jamais cherché les étoiles. On préfère celles qui se déposent dans les yeux de ceux qui mangent. Notre cuisine est régressive, oui.

Faite de souvenirs, de plats de grand-mère, de desserts maison qui sentent la crème et la vanille. On cuisine comme on parle : simplement.

Et si notre table s’inscrit dans le sillage de ces grandes maisons, c’est parce qu’elle partage avec elles une même conviction : le goût vrai n’a besoin ni de décor ni de discours.

Le même pays, le même feu

Qu’on dîne au Suquet, chez Attrazic, au Couffour ou chez nous, le voyage reste le même. Il parle d’un pays où manger, c’est croire encore à la beauté du geste.

Où l’excellence et la simplicité ne s’opposent pas, mais s’embrassent.

Entre chefs et aubergistes, entre haute gastronomie et tables populaires, il n’y a pas de frontière, seulement un même feu à entretenir. Celui du partage.

 

Gourmet & Glouton

8 rue Notre-Dame d’Août 

15110 Chaudes-Aigues

www.gourmet-glouton.fr