Le trait d’union en moins, mais l’imaginaire en plus

Pourquoi un festival de tatouage à Chaudes-Aigues n’a jamais été une folie
Travailler sur le Festival du Tatouage de Chaudes-Aigues a souvent été perçu comme une idée déraisonnable, une lubie, un coup de tête sorti de nulle part. Ceux qui le pensaient n’avaient pas entièrement tort : oui, j’ai agi avec le cœur. Oui, j’ai fait ça par affect. Mais c’était bien plus profond que ça.
Au centre de tout, il y avait mes ancêtres. Leur histoire. Nos racines. Ces racines que je suis allé chercher là où elles avaient commencé : à Chaudes-Aigues.
Le poids des origines
Depuis toujours, j’évoque l’exode rural et les Auvergnats montés à Paris. Cette génération arrachée à ses terres pour survivre. Ceux qui ont courbé l’échine, charbonné, tout quitté pour ne pas perdre la vie.
De mon côté, je savais que mon axe ne pointait que dans une direction : revenir.
Revenir là où tout avait commencé pour nous.
Il aura fallu 240 ans pour que l’un des descendants de la lignée Chaudesaigues ramène la famille à la maison. Deux siècles et demi après le départ.
Ramener au pays ce que les anciens ont dû chercher ailleurs
Alors, pourquoi ne pas inverser le courant ? Pourquoi ne pas rapporter à Chaudes-Aigues ce que nos aïeux étaient allés chercher à la capitale ?
Depuis leur époque, les outils ont changé.
Les métiers ont changé.
Le monde entier a changé.
Aujourd’hui, il existe des moyens que nos anciens ne pouvaient même pas imaginer : les réseaux sociaux, la communication moderne, la puissance des images, des vidéos, de la médiatisation. Un univers que j’ai appris à comprendre et à utiliser.
C’est en mélangeant ces outils, ma passion du tatouage et une bonne dose de folie que le premier Festival International du Tatouage de Chaudes-Aigues a pu voir le jour.
Une richesse ramenée au pays
Derrière l’événement, il y avait un objectif simple : créer de la richesse ici.
Pas seulement financière.
Une richesse culturelle, artisanale, humaine, médiatique.
Ramener du monde.
Ramener de l’énergie.
Ramener — aussi et surtout — ma famille.
L’arrivée des festivaliers, les retombées dans les médias, l’effervescence autour du village ont offert à Chaudes-Aigues une visibilité nationale et internationale. Une lisibilité qu’on n’aurait jamais pu acheter.
Cette dynamique peut servir de base pour encourager l’installation d’artisans, de commerçants, de jeunes familles… À condition que la commune, les institutions et les acteurs locaux prolongent l’élan.
Un territoire qui mérite qu’on se batte pour lui
Le Festival a prouvé une chose : quand Chaudes-Aigues existe, quand Chaudes-Aigues se montre, quand Chaudes-Aigues est fière de ce qu’elle est, les gens viennent.
Et ils reviennent.
Il serait temps de le comprendre une bonne fois pour toutes.
L’étincelle d’un môme de sept ans
« L’histoire de cet incroyable festival du tatouage commence au début des années 70, quand un môme de sept ans joue sur le tapis du salon pendant qu’un reportage passe à la télé. Le genre de programme qui n’arrête jamais un gamin… sauf que le village filmé s’appelait Chaudes-Aigues. Et que le mioche portait le même nom. »
C’est de cette image que tout est parti.
D’un instant.
D’un petit garçon qui a levé les yeux.
Ce que certains ont appelé une folie n’était que l’accomplissement logique d’une histoire vieille de plusieurs siècles.
Et ça, personne ne me l’enlèvera.




