René Molines et Michel Brousse refusent le débat

Prévu pour le jeudi 12 mars, le débat du 1er tour des élections municipales de 2020 à Chaudes-Aigues n’aura pas lieu : René Molines et Michel Brousse ont opposé un refus. C’est là un nouvel exemple de l’omerta qui sévit dans notre cité – un village où l’on ne doit pas parler des dossiers épineux.

Le maire sortant, M. René Molines, nous avait déjà fait une belle démonstration de déni de démocratie et de citoyenneté lors de la réunion « publique » d'informations du 4 avril 2019. Il avait alors non seulement prohibé toute question, mais avait même fait intervenir les gendarmes pour interdire aux journalistes de filmer cette réunion.

Nous partions pourtant optimistes. En effet, sur les 10 dates que nous avions proposées pour une réunion publique entre la fin des inscriptions et le début des élections, c’est la mairie qui nous a imposé le 12 mars, arguant que c’était là la seule date disponible au cinéma La Source. Pourtant, le maire sortant a préféré, en guise de proposition, s’adresser directement à des médias régionaux. Le maire sortant y parle de « convocation », terme que nous réfutons avec force. De « convocation », il n’y a certainement pas eu ; c’est d’invitation à présenter et à défendre publiquement ses positions qu’il s’est agi.

« M. Chaudesaigues fait de la communication sur un débat qu’il souhaite organiser entre les trois listes de candidats de la commune de Chaudes-Aigues.

Nous lui avons fait connaître que notre liste ne participera pas à ce que nous appelons une convocation et que nous menions notre campagne comme nous souhaitions l’entendre.

Il me serait très agréable que vous puissiez faire passer un démenti sur votre journal annonçant notre refus de participation. »

M. Molines ne veut pas de contradicteur, de suggestion ou même d’avis autres que le sien. Il en est de même dans les conseils municipaux qu’il préside et auxquels nous avons assisté, durant lesquels, si un conseiller municipal pose une question dérangeante, il est limogé. Autre habitude : M. Molines menace de démissionner si l’un d’entre eux conteste une décision qu’il souhaiterait prendre.

Pour ce qui est de la liste de M. Michel Brousse, nous nous étonnons qu’une personne ayant un emploi à 391 kilomètres de Chaudes-Aigues puisse envisager de prendre la tête de notre commune, qui nécessite un travail à temps plein. Mais l’on nous avait déjà fait le coup lors de l’élection précédente, où notre maire actuel réside normalement à Blois. En revanche, M. Molines étant à la retraite, nous ne doutons pas qu’il ait mis tout son temps et son énergie au service de la gestion de Chaudes-Aigues.

Pour en revenir à M. Brousse, il faut espérer que ce ne soit pas un tour de passe-passe et qu’une fois l’élection passée, s’ils sont élus, ils n’aient pas prévu de nous installer un autre membre de leur liste à la tête de la commune. Ce serait là une forme de publicité mensongère.

Le 12 mars, soit 3 jours avant la tenue du premier tour, nous aurions aimé qu’un débat serein et démocratique puisse se tenir dans notre cité pour permettre aux citoyens d’appréhender au mieux les enjeux de cette élections. En revanche, le point positif est que les programmes des deux autres listes sont enfin parus, et nous pouvons voir que ce sont des copies quasiment conformes du nôtre.

Il est heureux de voir que les dossiers litigieux sont pris en compte, même si au sujet de Caleden, on peut se demander ce que veut dire « développer une concertation de tous les instants avec le CD pour relancer l’activité Caleden » pour les uns et, pour les autres, « ce dossier reste bien évidemment une de nos préoccupations majeures et nous continuerons à travailler avec les différents partenaires de la SAEM, en collaboration avec le Conseil départemental, la région, la communauté de communes, pour une ouverture la plus rapide possible, dans le respect des contraintes administratives, judiciaires et de la sécurité ».

En ce qui concerne M. Brousse, vu la distance, nous comprenons bien qu’il découvre le dossier Caleden ; mais ses colistiers qui vivent ici sont censés être au fait de ce dossier hautement problématique pour la commune, et nous nous demandons ce qu’ils ont fait collectivement ou individuellement pour trouver une solution à cette fermeture aussi catastrophique qu’inutile ?

Pour ce qui est de M. Molines, là, nous avons la réponse. La mairie, qui est pourtant actionnaire à presque 20 % de la SAEM et qui a prêté 300 000 euros à Caleden, n’est absolument pas intervenu, restant dans une position attentiste de la décision du Conseil départemental ou de la Justice.

Nous disons qu’il est possible de rouvrir rapidement : il suffit de faire les travaux qui ne sont pas aussi importants que ce que M. Achalme a voulu nous faire croire, en pleurant à la télévision et sur les blogs de particuliers. Ce qui paraissait impressionnant était la laine de verre qui avait été descendue du toit pour que l’expert puisse avoir accès à la charpente. Mais rien ne s’effondre ! Certaines poutres (les arbalétriers) sont endommagées – il suffit de les changer.

Les assurances et Caleden doivent trouver un accord et, pour cela, il faut que des personnes connaissant le dossier et voulant défendre notre commune puissent siéger au conseil d’administration de Caleden. Ce qui sera le cas si nous sommes élus.

Ce qui n’a pas été le cas durant ces 18 derniers mois car le maire et M. Achalme ont décidé de limoger M. Baumgartner, qui essayait de comprendre le dossier et de faire des suggestions de solutions. Ce fut la seule décision prise par la mairie concernant le dossier Caleden

Aujourd’hui, c’est une déception teintée d’incompréhension qui prévaut au sein de notre équipe de campagne. J’ai la conviction que ce débat ne devait pas être un simple soubresaut du calendrier électoral, que l’on peut poliment décliner ou âprement rejeter ; ce débat, nous le devions aux Caldaguès. Les Chaudesaiguois·es ont le droit d’arriver à leur bureau de vote parfaitement éclairés sur les projets et les leviers d’action de chacun. À la place, ils se voient offrir un piètre spectacle : celui, pure et simple, d’un déni de démocratie.